Une oeuvre de Christian Tundula |
Kinshasa, c’est la capitale de la joie, d’ambiance (ndlr : Kin kiese), l’artiste photographe-vidéaste congolais Christian Tundula l’a restitué à travers son œuvre à la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Un tour rez-de-chaussée de l’IFAN renseigne le public sur l’approche artistique de l’artiste. A travers deux films en boucle intitulée « Kin kiese », Christian Tundula présente trois jeunes filles danseuses dans le ghetto, dans le quartier de Kinshasa. Connue sous le nom de fiotti-fiotti (ndlr : de kikongo, petit petit). L’artiste décrit avec rigueur les expressions de la figure, les déhanchements et la force musculaire que dégagent ces jeunes danseuses dans leurs exhibitions. Cette œuvre est un arrêt sur image d’un aspect de l’ambiance de Kinshasa. Christian Tundula restitue la valeur esthétique d’une danse typiquement urbaine de la ville de Kinshasa, « Nkila Mogrosso ». De fil en aiguille, elle ramasse toutes les sonorités et les bruits d’une ville mouvementée. Tenez, une guitare acoustique et d’autres instruments rudimentaires créés de toutes pièces tels qu’un casier vide en plus d’un ballet fait office de la batterie. De ce mélange immortalisé par l’artiste, il en sort des sonorités originales. Il associe également dans son opus de bruits d’ambiance de Kinshasa : du trafic routier, concerts de Klaxon, des tapages de groupes de prière et autres vendeurs ambulants rythmés. « Kin kiese » constitue à ce jour une œuvre majeur pour jeune artiste vivant à Bruges dans le Flandre en Belgique. L’œuvre a été réalisé à Kinshasa en 2010 dans le quartier où il a vécu l’artiste.
Né en 1978 à Kinshasa, Christian Tundula a étudié la communication visuelle à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa et a fréquenté l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Il combine son travail entre Bruges et Kinshasa. Lorsqu’il est à Kinshasa, c’est pour se ressourcer et la production de ses travaux. Et à Bruges, c’est pour s’ouvrir au monde par la présentation de ses œuvres. En 2005, il a effectué une résidence d’artiste à la Fondation Blachère (Apt). Il a également participé aux Rencontres de la photographie panafricaine de Johannesburg en Afrique du Sud. Remarqué en septembre 2011 à la Biennale de Paris dans le projet d’une série de portrait photographique sur des danseuses kinoises « Kin kiese », il a reçu un appel à candidature pour la Biennale de Dakar. C’est alors qu’il a soumis le même projet, cette fois, sa version vidéo.
Saint Hervé M’Buy/Envoyé spécial à la Biennale de Dakar
Avec le soutien de la Délégation Wallonie-Bruxelles de Kinshasa
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