* En tournant « Mon histoire,… Papy» à Kinshasa, Djo Munga fait d’une pierre deux coup : parler du sida sans tabou et dynamiser le cinéma congolais… Le film « Papy », réalisé par Djo Munga planche sur une histoire vraie pour vivre autrement le VIH/Sida. « Papy » est une tribune qui fait partie d’une série de témoignage des personnes vivant avec le virus du sida (PVV). « Mon histoire » est une série originale et pionnière en RD Congo et en Afrique Centrale. A l’instar de plusieurs pays dans le monde, et notamment l’Afrique du Sud, qui a lancé de grands projets sur le VIH/Sida à travers des séries télévisées, la RD Congo s’apprête aujourd’hui à raconter des histoires fortes, qui pourront mobiliser une large population, explique le réalisateur Djo Munga.
Le premier épisode de cette série, s’appelle «Papy ». Il porte le nom d’un protagoniste dont on raconte l’histoire. Chaque film est basé sur le témoignage réel d’une personne vivant avec le virus du sida (PVV). D’après le réalisateur Djo Munga, la réalisation de cette plaquette va permettre à la RD Congo de disposer d’un outil d’excellence dans sa politique de communication sur le sida. Et ce, ce film trouve sa raison d’être en vue de permettre aux acteurs du secteur d’éveiller la population face au Vih/sida ; de lutter pour la prévention ; réfléchir sur la question de prise en charge des personnes infectées et contribuer au renforcement des capacités d’accueil des PVV.
Dans l’approche de la réalisation de ce premier épisode, « Papy » va permettre de sensibiliser un maximum de monde sur cette pandémie ; encourager les gens à effectuer un dépistage volontaire ; donner une image positive de la vie avec le VIH/Sida ; donner une information précise sur la prévention de nouvelles infections et la prise en charge des personnes infectées par le Vih/Sida et promouvoir un comportement responsable.
De l’embryon au fœtus…
A 35 ans d’âge, Djo Munga, jeune réalisateur s’engage à redynamiser le cinéma congolais de façon professionnelle. C’est avec une caméra haute définition, son digital et une équipe technique internationale qu’un projet aussi ambitieux voit le jour, tourné en lingala un film pour aborder un thème majeur au Congo : le Sida.
Selon Djo Munga, le point de départ du projet, c’est « l’opération Bottine », une émission de télévision avec un plateau de personnes vivant avec le Vih et témoignant à visage découvert. Au Congo, jusqu’il y a peu, c’était assez révolutionnaire. J’ai senti le potentiel qu’il y avait derrière ces histoires. J’ai voulu aller plus loin, écrire des films à partir de ces histoires vraies.
Le réalisateur fréquente alors les réseaux des PWIH (Personnes Vivant avec le Virus du sida) pour écouter leurs histoires. Humainement touché par leur optimisme et la force de ces témoignages, il s’engage alors dans un projet très personnel, Il veut parler du Congo d’aujourd’hui et proposer un regard artistique et citoyen sur une question de santé cruciale pour le développement du pays. Il imagine une série basée sur dix histoires vraies évoquant le virus au quotidien annoncer sa séropositivité à sa famille, vivre l’isolement social, reconstruire sa vie... En tant que réalisateur, mon objectif est de faire de la fiction basée sur des faits réels. Aborder cette maladie au cinéma exige une approche scientifique, artistique et pédagogique. Mais je ne suis prisonnier ni de l’un ni de l’autre. C’est compliqué I Aux côtés de quelques comédiens, j’ai donc privilégié des acteurs jouant leur propre rôle pour garantir la vérité de leur sentiment..
Formé à l’INSAS’ à Bruxelles, Djo Munga utilise la force du cinéma pour conscientiser le spectateur. Les images, d’une grande sensibilité, nous transportent dans l’intimité du couple. Et les silences, intenses secondes de vérité, questionnent nos esprits parfois vagabonds. Pour évoquer ces moments si sensibles de l’annonce de la nouvelle, seule la fiction nous permet d’aborder ces phases de doute et de vulnérabilité.
Papy doit à présent vivre sa vie. Après Papy, Maman Bibi, JP et Marie Louise, d’autres citoyens qui ont décidé de révéler leur séropositivité, seront les héros des épisodes à venir. Et si la série trouve les financements nécessaires, leur témoignage frappera, c’est sûr, la conscience de chaque Congolais.
Saint Hervé M’Buy
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