Elle a cru à la peinture. Le fruit de son pinceau constitue à ce jour une fierté pour la RD Congo dans plusieurs rencontres d’arts à travers le monde. Sa vie artistique est un défi guidé par les contraintes de sa vie. Elle, c’est l’artiste plasticienne Scholastique Tshiapota. Elle s’illustre aussi comme artiste peintre graveur muraliste. Partant de ses qualités artistiques, elle a été retenue parmi les artistes femmes pour une exposition au Grand Hôtel Kinshasa organisé en appendice du sommet des chefs d’Etats de la SADC.
Parlant de l’art, Scolastique Tshiapota le résume en ces termes : « l’art est un domaine qui permet de communiquer avec l’univers, avec l’homme, car l’homme est au centre de tout ».
Pour la petite histoire, elle a été aussi sollicitée dans le cadre de son art pour la réalisation du logo de la DGRAD, une sculpture haut relief à l’entrée de cette régie financière. Le peu des touristes de passage à Kinshasa découvrent les peintures murales sur la façade du Musée national de Mont Ngalièma qui se réclament aussi de l’artiste.
Contrairement à d’autres artistes qui s’affichent sous les projecteurs à travers des soirées huppées dans les grands hôtels de Kinshasa, Tshiapota est plutôt sereine et repliée sur elle-même. Pour la rencontrer, il suffit de contempler ses œuvres. Le fruit de l’appréciation s’occupera du reste.
La foi à la réussite
Licenciée en arts plastiques à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Scholastique Tshiapota exploite sa peinture sur plusieurs supports allant de la toile à la peinture murale. Elle fait partie d’une famille d’artistes. Alors sur le banc de l’Académie des Beaux-Arts, deux de ses cousins pratiquaient déjà l’art dans le domaine de la publicité. Elle signe ses toiles de peinture à chevalet par le nom de Tshiapota ; son prénom, c’est Scholastique ; Kapinga constitue son post-nom.
De sa tendre enfance, elle s’adonnait aux dessins. Le parcours de sa vie n’est pas du gâteau. Elle devient orpheline à l’âge de 13 ans. Confronté entre autres, aux réalités d’une fille mère, le jeune Tshiapota a vendu du pain pour supporter des charges de la famille : étudier et nourrir ses deux filles.
Elle passait des nuits blanches au pied de boulangerie pour se procurer des pains à l’heure. Toutes ces réalités ne l’ont pas empêché d’achever son parcours scolaire et universitaire. Cela ne la décourage pas pour poursuivre des études d’art qui exigent des moyens matériels. Au contraire, les difficultés de la vie stimulent sa détermination à réussir dans son métier d’art.
Ce dynamisme pour survivre, l’artiste l’immortalise le plus souvent dans ses toiles. Et en outre, il partage à l’humanité l’expérience de sa vie quotidienne à travers ses toiles. Parmi ces créations artistiques, on peut apercevoir des personnages chargés sur la tête des bassins de pain en quête du bien-être. En tant que femme, elle a subi les pesanteurs au développement de la société kinoise qui se résume les plus souvent, dans les critiques moins constructives poussant au découragement. C’est un défi qu’elle s’est lancée, celui de se laver de toutes déconsidérations et donne un sens à sa vie. Sa peinture est un rendez-vous avec des voix des sans voix. Celles qui subissent les inégalités sociales, les enfants et les femmes abandonnés, l’artiste Tshiapota dénonce ces réalités dans ses œuvres.
Tshiapota sur les fronts social et artistique
L’écriture plastique de Tshiapota évolue actuellement dans une figuration avec stylisation. Elle repose aussi ses inspirations sur d’autres styles tout dépend de son approche de travail. Après avoir maîtriser les canons artistiques à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa, elle a affûté son style personnel à elle au sein des ateliers Botembe aux cotés d’autres étoiles de l’art congolais Roger Botembe, Malemo, Malambu, mais également d’un autre grand Lema Kusa. Elle est présente par ses oeuvres sur les murs des représentations de Procrédit Bank Kinshasa.
« Certaines oeuvres sortent de mes rêves. Dés que je me réveille, je me mets au travail pour concrétiser mon rêve... », a soutenu l’artiste. Sur le front artistique, après avoir décroché le
prix du concours de peinture (FNUAP) sous le thème « Promesse d’égalité, égalité de sexe, en décembre 2005 et le Diplôme d’honneur de la Synergie Femmes Médias Mai 2008 à Kinshasa.
Tshiapota a fait parlé de son nom loin des frontières nationales, cette fois, à l’Espagne, à Andor. La peintre Scholastique Tshiapota a réalisé six toiles en accrylique au cours d’un atelier dans un laps de temps. De 14 à 18 heures, -elle a réalisé une performance artistique appréciée par l’assistance alors que d’autres artistes invités ont réalisé leurs oeuvres durant une dizaine de jours. « J’ai pu réaliser ces six toiles à la grande surprise de l’assistance.
Nous avons levé haut l’emblème du pays face à certaine moquerie. Après cet exploit, j’ai pu arracher l’estime du public au cours de cet atelier démonstration organisé par l’Unesco », a témoigné l’artiste.
Faire de l’art, un outil de sensibilisation
Sur le front social, l’artiste veut faire un pont entre l’art et la sensibilisation sociale sur certaine question de l’heure telle que la violence faite à la femme. Présidente des femmes artistes des beaux-arts et membre des ateliers Botembe, Scholastique Tshiapota projette au mois de mars prochain tenir une exposition d’art ayant trait à la violence faite à la femme.
Elle estime donc répondre de sa manière à la démarche enclenchée par la Ministre du Genre, de la Famille et de l’enfant pour interpeller la conscience de l’humanité sur cette triste réalité congolaise, la violence faite à la femme comme arme de guerre. Pour l’artiste, la Ministre Marie-Ange Lukiana Mufwankolo peut compter aussi sur les artistes pour maculer cette violence au moyen de leurs œuvres. Tshiapota pense dors et déjà à sa relève. Chez les Tshiapota, l’art, c’est une affaire de famille. Sa fille Dorcas qui l’aide à mélanger les couleurs, s’affaire déjà à réaliser quelques toiles comme sa maman.
Saint Hervé M’Buy
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