mercredi 12 août 2015

In memoriam: Le photographe Kiripi Katembo laisse ses pellicules à la postérité

une oeuvre de l'artiste
Le dernier flash d’un poète de la rue
Photographe de l’urbanité, Kiripi Katembo se nourrissait du chaos de Kinshasa, la ville aux 9 millions d’habitants, qu’il disait ne vouloir quitter pour rien au monde. Les Kinois étant réticents à se laisser mettre en boîte, l’artiste photographiait les flaques d’eau et les reflets humains et architecturaux qui en découlent. Puis il exposait ses photos à  l’envers, brouillant un peu plus les repères du regard.

Adieu Kiripi, un partenaire de Con,go Création Active

A ce jour, le monde culturel vient d’être secoué par la mort prématurée de l’artiste Kiripi Katembo Siku à 36 ans, emporté en quelques jours par une malaria cérébrale, à Kinshasa. Comme tout jeune artiste motivé, Kiripi laisse derrière lui plusieurs projets de haute facture. Kiripi avait de la fougue en termes d’initiatives. Il concrétisait ses rêves. Le plus récent qui a capté le monde. C’est d’avoir osé mettre sur pied la première édition de la Biennale de Kinshasa en 2014. Il fait ses preuves dans lors de l’édition de la monographie « Transit-Rd Congo à Africalia. La dernière en date,  il est encore présent dans ses œuvres à l’exposition à la Fondation Cartier à Paris.
Dans sa jeunesse, il a tant rêvé être pilote de ligne mais le destin a fait qu’il s’est tourné vers les arts visuels. Pour ce faire, il va fréquenter l’Académie des beaux-arts. D’abord attiré par la peinture, il se tourne vers la photographie et la vidéo à 27 ans. Kiripi Katembo s’est distingué dans sa carrière. Il faisait partie de la génération montante des photographes issus du continent. En parallèle de sa carrière photographique prometteuse, il n’a jamais abandonné le « cinéma » comme il disait, enchaînant les projets de films expérimentaux, documentaires, fictions… C’est sa série « Un regard », réalisée en 2009, qui va le faire connaître.
Il est lauréat de la Fondation Blachère lors des Rencontres de la photographie à Bamako en 2011 et la série connaît ensuite un succès à rebondissements, une des images illustrant l’affiche du festival d’Avignon en 2013. C’est encore « Un Regard » qui est exposée en ce moment à la Fondation Cartier dans le cadre de l’exposition « Beauté Congo », choisie par André Magnin, dont la galerie représente le travail de Kiripi Katembo.
Saint Hervé M’Buy

    

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