lundi 9 décembre 2013

Lecture du temps : Nous avons tous quelque chose de Rochereau

Bruxelles, 30 novembre 2013... Un cœur vient d'arrêter de battre à l'Hôpital Saint-Luc, un homme a enfin cessé de souffrir... C'est qu'en fait cet illustre patient, venu de Kinshasa, n'est jamais revenu de son AVC d'il y a quelques années! Loin de l'immense foule qui l'a célébré plusieurs décennies durant, Rochereau laisse un précieux répert...oire de plus de deux mille chansons, des tubes pour la plupart, et surtout, sa carrière est en fait un cortège interminable de superlatifs...
Allons-y! Il est le premier à avoir valorisé le lyrisme dans la chanson congolaise ( d'ailleurs Léopold Sédar Senghor n'en revient pas quand il écoute ce que le chanteur a fait de son poème "Fétiche"); premier à intégrer la batterie (drums) dans l'instrumentation congolaise, première vraie star de la musique congolaise selon le standard international; premier à recourir aux danseuses comme valeur ajoutée du spectacle, premier à se servir du marketing comme une arme fatale du star-system; premier à exploiter le "one man show"; premier à amorcer la conquête des salles prestigieuses, par l'Oympia de Paris (c'est vrai que Miriam Makeba y a été avant lui, mais Rochereau précise que c'est "en tant que citoyenne américaine, avec des musiciens afro-américaines!")... Je salue donc en Rochereau un esprit pionnier, un immense chanteur, sans doute le plus grand et le plus influent de toute l'histoire de la musique congolaise, et transgénérationnel car toutes les générations musicales, après lui, ont dû se référer à son œuvre! Dans nos rues comme dans nos foyers, chacun sait fredonner au moins un air ou deux de Rochereau, reprendre une ou deux de ses pensées contenues dans ses chansons,... En définitive, nous avons tous quelque chose de cet artiste majuscule!!!
Didier M'BUY

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