Le baptême de ce dictionnaire est intervenu le week-end dernier au Centre Wallonie Bruxelles. Ce lexique kaniok-français qui s’étend sur 768 pages et éditée par le Centre de Recherche Pédagogique de Kinshasa (CPRK), est préfacé par le professeur ordinaire Yvon Nsuka zi Kabwiku.
Cet ouvrage est venu sans doute rendre encore plus vivante cette langue du Kasaï Oriental. C’est dans cette optique que l’auteur lui-même, professeur Timothée Mukash Kalel s’est d’abord senti joyeux de l’aboutissement de son travail hardi. Et d’inciter ses pairs linguistes congolais et africains de produire de tel fruit d’esprit pour perpétuer les richissimes langues africaines.
« Je suis tout simplement heureux de voir que cette œuvre a abouti, après avoir travaillé pendant plus de 20 ans. Mon plus grand souhait, c’est que mes collègues linguistes, particulièrement ceux qui travaillent sur les langues africaines et bantoues en particulier fournir un effort de produire des travaux, du genre de celui que je venais de produire-là », s’est exprimé le professeur devant la presse.
Et de rappeler à ses collègues professeurs que, « la plus grande information est que, nos langues ne sont pas pauvres, elles sont riches, et je dirai même qu’elles sont très riches. Mais c’est nous chercheurs qui devons montrer cette richesse. Cela veut dire que si nous ne travaillons pas comme je venais de le faire, eh bien on continuera à croire que nos langues sont pauvres. Or en réalité, elles ne le sont pas »
Six mille langues dans le monde
Durant cet échange avec les professionnels des médias, en parlant des langues bantous, Mukash Kalel a fait une révélation sur le nombre de langues du monde ; « C’est vraiment un grand défi à relever, vous savez que sur la planète terre, il y a six mille langues, d’ici la fin du siècle, selon les prévisions des chercheurs linguistes, trois mille, c’est-à-dire, la moitié va disparaître.
Alors, quand nous faisons un travail pareil, nous sauvons aussi cette langue par voie de conséquence et la culture que cette langue véhicule. Ça veut dire que si les collègues font la même chose, ils sauveront aussi plusieurs langues africaines, sinon, elles vont disparaitre. »
Il faut retenir que, le professeur Mukash Kalel n’est pas à sa première publication du genre. En 1993, il a publié en 294 pages des travaux et Recherche sur la « Description syntaxique des langues lingala, kikongo et tshiluba » et en 2004, « Questions spéciales de linguistique générale. Syntaxe des langues bantous ».
Onassis Mutombo
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