Bafa Mastaki |
Il va clamer sur l’amour universel, la culture de la paix. C’est le défi que s’est assigné l’artiste dans sa carrière au délà des aspects artistiques riches sur la rythmique. Dans son environnement à l’Est de la RD Congo, Bafa Mastaki a vécu les affres de la guerre. ET voilà, il en est sorti sain et sauf, il monte sur scène comme un oiseau de bon augure pour enrayer la machine belliciste dans la communauté. Il promet donc à ses mélomanes d’ici et d’ailleurs à découvrir son message fort sur la paix.
L’artiste qui s’inspire des tirs de mortiers
Né en 1965 dans un quartier pauvre de la ville de Bukavu située près de la frontière du Burundi. Plongé dès sa jeunesse dans la fournaise des disputes entre ses parents. Des cendres de ses disputes naquirent son nom Mastaki qui signifie « palabre ou jugement ». Sa mère l’élève dans la clandestinité entre deux villages. L’artiste partageait sa vie entre les grands parents et ses tantes.
Cet artiste musicien de l’Est de la RD Congo a joué en griots ; il s’est adonné au folklore et il s’est inspiré aussi aux chants de pleureuses et attaché à la fameuse harpe traditionnelle communément appelé « lulanga » dans la langue rwando-burundaise. Dans ce registre, il a appris également les pas de la danse « Ntole ». Ces acquis artistiques ont conduit l’artiste à inoculer les tirs de mortiers, le bruit de canons, des bombardements et autres crépitements des kalachnikovs. « Les tonnerres de toutes ces machines bellicistes se confondaient bizarrement aux rythmes et aux mélodies », témoigne l’artiste.
Après la guerre, il reprend la route de l’école à Bigara (Est de la RD Congo). Dès la cinquième année de l’école primaire, son génie créateur le pousse à se fabriquer des instruments de musique à partir de matériaux de récupération, de jerricanes, de douilles de cartouches, de boites de conserves vides, de fils de nylon utilisés par des pécheurs. Avec ces matériaux de récupération, Bafa Mastaki a construit ainsi diverses guitares, des maracas et des percussions. Dans cet univers artistique, l’artiste a suivi des cours de musique au centre culturel français de Bukavu.
Depuis les années 1980, il a évolué dans plusieurs formations musicales, parmi elles, Bongo Folk devenu par après Okwess. C’est en 1998 qu’il fonde son propre groupe et rompt par la suite avec la musique d’interprétation. Et, c’est de cette manière qu’il s’engage dans la recherche musicale sur les folklores de la région des Grands lacs. Vivant à ce jour à Kinshasa, la métropole congolaise qui a accueillie plus de 19 milles personnes victimes de la guerre issue de différents foyers de tension à travers la RD Congo. Pour la petite histoire, ces déplacés de guerre trainent dans leurs colonnes leurs dépendants : veuves, orphelins et blessé de guerre. L’artiste en reporter des atrocités de guerre jusqu’à ses épidermes, de sa jeunesse à l’âge adulte fait de ces réalités belliqueuses de soubassements de toutes ses inspirations. La chanson phare « Amani » de cet album en gestation constitue un crédo pour la culture de la paix.
Saint Hervé M’Buy
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