La peinture de Patrick Musombwa a la particularité de retracer les traits des émotions du vécu quotidien à Kinshasa. Cette peinture est revêtue du caractère universel, par les tons de couleur qu’elle utilise, mais également par les expressions de visages, la forme corporelle que son auteur décrit dans ses toiles. Gradué à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Patrick Musombwa Lutombo a vu le jour le 10 janvier 1988.
Il a participé à plusieurs manifestations artistiques à l’ABA, le Basilic, le Musée national de Kinshasa avec l’Aïca, l’ONU, le club, etc. Sa peinture généralement en acrylique, collage de tissu, fil et huile sur toile ainsi que le fusain, se veut d’une esthétique surréaliste et futuriste. Comme indiqué ci haut, elle exploite les thèmes sociaux qui portent sur la vie de l’homme dans son évolution sociétale.
D’où le leitmotiv de la marche représentée par le pied du sujet, le visage, les feuillages et l’environnement bâti. Cette peinture est en fait un engagement de l’artiste à soulever les débats sur la nature de la vie humaine et le devenir de la société face aux vicissitudes de la quotidienneté, comme le fait remarquer le critique d’art.
A la rencontre de la peinture de Musombwa
Dans sa carrière artistique, Patrick Musombwa a pris comme modèle le peintre Dady Nganga. Et, avec le temps, il s’est lancé dans le surréalisme à partir de ce modèle. Il témoigne qu’il s’est mis à peintre comme un fou tout en contrôlant ses émotions. Sa côte émotionnelle a été immortalisée dans une de ses œuvres « Les expressions du visage ». La vie de l’artiste est faite de moments de joie, mais également de tristesse. Une étape de sa vie a donc été immortalisée, celle de sa séparation d’avec sa copine. Toute cette émotion qui a coulé sur le profil de sa face a été reprise dans cette toile segmentée en cinq petits tableaux qui a été le chef-d’œuvre de cette exposition.
Ressortissant de la province du Sud Kivu à l’Est de la RD Congo, l’artiste n’est pas resté indifférent au sort qu’a connu et continue de connaître les habitants de cette partie du pays, le plus souvent otage de la guerre et victime des violences à répétition. La toile « Cri de l’Est » de Patrick Musombwa, constituée d’un personnage stylisé derrière des fils barbelés dénonce cet état de chose. « Je suis originaire du Sud Kivu, je constate que l’Est de la RD Congo est une zone à problèmes. Il n’y a pas de paix. A travers cette œuvre, j’interpelle le gouvernement pour qu’il se penche sur la problématique de la paix, a-t-il renchéri. Quant à la toile «ma liberté » et « libérez-moi », l’artiste décrit son état d’âme face aux accrocs de la vie et sa démarche artistique. A travers « ma liberté », l’artiste clame sa liberté dans la création. « Je voudrais être libre dans la création, sortir de la monotonie,…sortir de l’image d’autres artistes. Je voudrai tailler mon chemin, incarner ma propre philosophie… », Explique-t-il.
Déjà sa peinture constitue une mixture de technicité, il entretien dans ses œuvres des motifs décoratifs en plus de sa peinture en acrylique, en collage de tissu, fil et huile sur toile ainsi que le fusain. « Libérez-moi », c’est l’effort que l’artiste déploie chaque jour pour se surpasser de la vie dure à Kinshasa. Il le résume donc par cette toile.
Saint Hervé M’Buy
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