Une oeuvre de l'artiste |
Sa manière d’agencer
différents matériaux désaffectés libère une expression artistique.
Contrairement à ses confrères plasticiens qui couchent leur thématique sur le
laiton et le bronze, Lukifimpa s’illustre dans la récupération des métaux.
Plasticien de la
récupération, André Lukifimpa transforme les ferrailles de la ville province de
Kinshasa en œuvres d’art. Sa manière d’agencer différents matériaux désaffectés
libère une expression artistique. C’est le secret de sa démarche artistique.
L’homme
spécialiste à la récupération, Lukifimpa est un ancien de l’Institut des Beaux
arts et gradué en sculpture à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa. Bien
évidemment, c’est dans le secret de son atelier dans la périphérie du centre de
Kinshasa que Lukifimpa donne vie à des créations, fruit de recherches amorcées
voici d’une vingtaine d’années. Contrairement à ses confrères plasticiens qui
couchent leur thématique sur le laiton et le bronze, Lukifimpa s’illustre dans
ses compositions, dans la récupération des métaux. A contempler ses oeuvres,
les observateurs palpent du doigt ses oeuvres entremêlées et agencées
artistiquement de tuyaux d’échappement, des ustensiles de cuisine, des boulons,
des vis, etc…
Chaque
oeuvre ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe, elle vaut sa place dans
l’entendement de la démarche de l’artiste face à son oeuvre. Chaque pièce dans
le tout, donc la composition renferme un message spécifique dans sa thématique
dont l’artiste seul détient la vraie réflexion. En tout cas, les observateurs
sont court-circuités devant des tas de ferrailles dont seul, pour la plupart de
temps, Lukimfipa s’évertue à apporter des explications. Toutefois, une certaine
allure de beauté s’échappe dans les compositions d’oeuvre d’art. Tenez pour
exemple dans l’oeuvre « Sur les traces du parcours », un tas des barres de fer
et des ressorts qui se terminent avec un crochet d’élévateur, l’artiste relate
par cette oeuvre les péripéties de la vie, une suite d’événement qui s’entoure
des scènes de bonheur et de malheur.
Quant
à la sculpture dénommée « les affrontements de vents », le plasticien symbolise
dans un tas de métaux les contours d’un aéroport : le radar, le tarmac, la tour
de contrôle, sont représentés par des pièces en métaux, bien agencées. Il
ajoute que son idée est partie d’un avion. L’oeuvre en soi gravite autour d’une
cuillère en argent, symbole de la quête de passagers d’acquérir le bien. C’est
ainsi que l’artiste donne vie, une seconde vie, aux ferrailles des poubelles et
autres décharges de Kinshasa.
Pour
la petite histoire, Lukifimpa excelle aussi dans l’art monumental (exposition
externe). "Rien ne se perd dans la nature, tout doit être récupéré pour
sauver l’art", c’est peut-être le maître mot de sa recherche artistique.
Saint Hervé M’Buy
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