3,5 millions d’enfants en dehors de l’école en RD Congo
Une journée de plaidoyer a été organisée le mardi dernier à Caritas Congo à l’occasion de la semaine mondiale d’action 2013 pour l’éducation pour tous. Au cours de ladite journée, la Coalition nationale de l’éducation pour tous en RD Congo, en sigle CONEPT/RDC, a présenté au public le contenu de son cahier de plaidoyer pour des reformes du système éducatif en RD Congo en faveur de la jeunesse congolaise.
Dans lequel, elle recommande aux institutions de la République , au gouvernement, de reconnaitre la nécessité de recruter des enseignants professionnels, formés, qualifiés et soutenus, ainsi que la nécessité de développer et de mettre en œuvre des politiques et des normes régissant le recrutement, la formation, l’évolution de la carrière, la rémunération et les conditions de travail des enseignants.
Plaidoyer pour des reformes
En outre dans le même chapelet de recommandations, la CONEPT interpelle le gouvernement de préparer un plan chiffré pour combler le manque d’enseignants qualifiés, en tenant compte des disparités entre les provinces, les zones rurales et isolées, et en publiant des rapports publics sur les progrès réalisés par rapport à ce plan.
Il a été aussi recommandé au gouvernement, pour plus d’efficacités, de veiller progressivement à ce qu’aucun enseignant n’encadre plus de 40 élèves par classe. Toujours dans son cahier de plaidoyer, la CONEPT recommande au gouvernement de maintenir, en vertu du principe de continuité de l’Etat, l’engagement pris en 2007 dans le cadre du PAN/EPT d’allouer au moins 25% du budget national à l’éducation d’ici 2015.
Dans son chapelet des recommandations contenues dans son cahier de plaidoyer, il a adressé d’autres recommandations à l’endroit du parlement ; aux donateurs bilatéraux ; au Fond monétaire international et à la société civile. La CONEPT estime que le Gouvernement et le Parlement doivent se mettre d’accord pour combler le manque d’enseignants qualifiés et garantir l’accès à un enseignement primaire gratuit, inclusif et de qualité à chaque enfant de la RD Congo. Entre autres, le Gouvernement et le Parlement doivent se mettre d’accord pour allouer au moins 55% du budget de l’éducation à l’enseignement primaire (pour consacrer le caractère prioritaire de l’enseignement gratuite) ; d’allouer 8% du budget de l’éducation à l’enseignement préscolaires, etc.
3,5 millions d’enfants en dehors de l’école en RD Congo
A la lumière de toutes ces recommandations, la CONEPT constate dans son cahier de plaidoyer le nombre total d’enfants ne fréquentant pas l’école primaire demeure élevé en RD Congo, avec près de 3,5 millions d’enfants en dehors de l’école. « Même pour les enfants scolarisés, le droit à l’éducation ne constitue une réalité que si l’école leur fournit une éducation de qualité, celle qui permet d’apprendre à connaître, à faire, à vivre ensemble et à être.
Le déficit d’éducation de qualité est énorme, et le combler est essentiel pour satisfaire le droit universel à l’éducation, préalable pour une société ouverte », a constaté CONEPT. Dans ce registre, la CONEPT est convaincue que la raison fondamentale de cette insuffisance en matière d’éducation de qualité s’explique par le manque criant d’enseignants correctement formés et suffisamment soutenus. « C’est la présence d’enseignants qualifiés qui détermine le niveau d’acquisition des connaissances et de jauger si les enfants apprennent ou non », note la CONEPT.
La CONEPT/RD Congo est préoccupée par les défis suivants en raison de leur impact négatif sur la promotion d’une éducation de qualité à savoir, entre autres, plus de 7,3 millions d’enfants et adolescents ne fréquentent pas l’école selon EADE. Parmi eux 3,5 millions sont du niveau primaire (6 à 11 ans) et 2,7 millions ont 5 ans. « On peut donc constater que la RD Congo regorge à elle seule ¼ d’enfants et adolescents non scolarisés d’Afrique », note la CONEPT dans son cahier de plaidoyer.
Elle poursuit si 3,5 millions d’enfants non scolarisés ont entre 6 et 11 ans, il est logique que la RD Congo devrait prévoir le recrutement d’au moins 87 000 enseignants supplémentaires au niveau primaire pour assurer l’insertion de ces enfants dans le système scolaire et en optimisant les mécanismes de rattrapage scolaires de l’éducation non formelle. Nous y reviendrons.
Saint Hervé M’Buy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire