lundi 19 décembre 2011

Mode et moeurs: Le phénomène « des voleurs de sexe” : les africains partagés entre scepticisme et superstition


Le phénomène dit de «disparition de sexes» ou encore des « voleurs de sexe » est une réalité en Afrique. Ce phénomène existe depuis des années écartelé entre le ridicule et l’insolite. Même Kinshasa, une de grande capitale d’Afrique, un moment donné de son histoire a connu ce phénomène qui s’est évanouie comme une fumée dans la nature. Ce phénomène,  plus ou moins insolite, étonne plus d’une personne.  Et face à l’ampleur de ce phénomène qui croire ? La victime ou l’agresseur, en tout cas la victime cherche à quel saint se vouer lorsque son organe disparait. Et quant à l’agresseur ou voleur de sexe, il est passé à tabac  à la vindicte populaire. Ce phénomène plonge l’opinion entre  scepticisme et superstition.
Rappel de faits…à travers l’Afrique

Rappel de faits, le phénomène existe dans plusieurs pays du continent africain. Un individu étranger  vous bouscule ou vous serre la main et puis dans l’entretemps, votre organe s’atrophie mystérieusement et disparait. 
A Kinshasa, les officiels ont minimisé ces récits insolites en taxant les victimes d’être victime de la superstition de mauvais goût. « Ils sont malades psychologiquement…parce qu’une fois internés quelque part, ils retrouvent leur santé de fer… », Réagit un agent de police. Et quant au charlatan, il est passé à la vindicte populaire…la population l’exige à l’immédiat de réarmer le sexe en berne de la victime.
Ouagadougou. 26 octobre 2011. Epouvanté, un jeune homme du quartier de Zogona annonce à ses proches que son sexe vient de disparaître mystérieusement. Avant même d’illustrer son propos, il accuse un vieux mendiant qui officie en face de la mosquée. Malmené, le prétendu voleur d’organe est soudain secoué par une crise d’épilepsie qui le sauvera. Les superstitieux qui voulaient le lyncher s’écartent. Au beau milieu de l’avenue Babanguida, ils regardent le présumé sorcier trembler de tous ses membres. De quoi accréditer l’idée qu’il est possédé par le démon…. Une semaine avant l’affaire de la mosquée de Zogona, c’est au secteur 17 de Ouagadougou qu’une foule en furie accusait des étrangers d’avoir volatilisé les pénis de jeunes du quartier, rien qu’en leur serrant la main. Il y a une quinzaine d’années, déjà, des chasses à l’homme et des ratonnades avaient eu lieu dans les rues d’Ouagadougou.
Au Bénin comme au Burkina Faso, si l’on veut éviter d’être victime du vol d’organe ou victime de l’accusation de vol d’organe génital, on est tenté de se promener avec une main sur la braguette et l’autre sur le crâne. Les 23 et 24 novembre 2001, cinq présumés voleurs de sexe étaient brûlés vifs par des conducteurs de taxis-motos de Cotonou. Dans l’ouest du Cameroun, le 21 mars 2010, en pleine journée, au carrefour Tchouta’a du village de Bamena, des jeunes armés de gourdins et de machettes fondaient sur un homme d’une quarantaine d’années, Félix, enseignant qualifié de «charlatan».
L’homme que l’on rouait de coups aurait abordé un garçon de 23 ans, le matin même, aux alentours du marché. Devant les gendarmes, la victime présumée raconta que Félix lui aurait posé quelques questions sur sa situation matrimoniale et l’état de sa virilité. C’est à cet instant que son sexe aurait disparu de son caleçon. Un témoin de la scène confirma, devant les pandores, qu’il aurait constaté le rétrécissement du pénis, devenu «presqu’invisible». Le dénommé Félix échappera de peu à la vindicte populaire.
En juin de la même année, à Touba, au Mali, sept personnes affirmaient avoir perdu leurs attributs sexuels après avoir serré la main d’un élève de la Maison du Coran et du Hadith.

Le grand retour des «voleurs de sexe»

Le phénomène des “voleurs de sexe” fait de nouveau la une en Afrique de l’Ouest. Les populations oscillent entre scepticisme et superstition. Cette année, c’est donc au Burkina Faso que ces faits-divers refont surface. Dans la ville nordiste d’Ouahigouya, dernièrement, un “guérisseur” est interpellé pour fait de vol de sexe. Après avoir administré un médicament traditionnel contre les maux de ventre et fourni des bagues “magiques”, il aurait fait disparaître les “clefs à molettes” de deux jeunes mécaniciens.
Selon certaines sources, en une quinzaine d’années, la rumeur des réducteurs de sexe aurait fait, en Afrique de l’Ouest, près de trois cents morts et plus de trois mille blessés, victimes expiatoires de la vindicte populaire.
Le plus cartésien des observateurs ne comprend guère que des allégations aussi surréalistes suffisent pour conduire à de tels scandales. Mais les populations ne sont pas si incrédules. Bien sûr, pour les uns, il n’a jamais été prouvé scientifiquement que le sexe d’un homme puisse disparaître à la suite d’une simple poignée de main. Mais pour d’autres, bercés tout autant de syncrétisme que de considérations intellectuelles, il n’y a pas de fumée sans feu et «en Afrique, tout est possible». En matière de rétrécissement de sexe, on accuse essentiellement des étrangers. La technique serait une spécialité des Haoussas originaire du Niger et du Nigeria, des Yorubas, ethnie de la rive droite du fleuve Niger ou des Ibos, ethnie du Sud nigérian composée de gens souvent reconnaissables à leur teint clair.
Saint Hervé M’Buy
 Damien Glez

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