Ce roman de 175 pages intitulé « Le Porte- parole du Président » de Marcel Mangwanda, professeur des littératures post-coloniales à l’Université d’Afrique du Sud (UNISA), à Pretoria relate la confession d’un intellectuel africain devenu porte-parole d’un pouvoir qu’il a naguère dénoncé. Relevé de ses fonctions, assigné à résidence dans son village natal avant d’être gracié par un « Sauveur de la Nation », il s’interroge sur ses chances de réussir une nouvelle aventure.
L’ouvrage, à travers les lignes, examine la relation entre l’intellectuel et sa communauté ainsi que sa complicité avec des régimes dits « délinquants ». Le personnage principal « Mondo » retourne dans son pays après des études doctorales en Europe. Il retrouve une université en proie à des luttes de chapelle et où le moral est au plus bas. Les enseignants sont obligés de faire de petits jobs pour nouer les bouts des mois. Mais, il est loyal aux idéaux de justice, de progrès et de démocratie dont se fait le champion son mentor, Meya, un politologue de renom et un virulent critique du régime.
Quelques mois après le retour de Mondo, un accident de route orchestré par les sbires du régime laisse Meya paralysé et il doit être transporté hors du pays pour se faire soigner. Son péché est d’avoir co-édité une monographie qui dévoile l’incompétence et la corruption du régime au pouvoir dans son pays. Mondo devient rapidement le symbole de l’opposition politique à l’université. Sa déchéance morale commence lorsqu’il accepte, contre l’avis de sa femme (une avocate des droits humains), une invitation à travailler à la présidence de la République. Il se convainc que cela présente une excellente opportunité de changer le régime de l’intérieur. Les cinq premiers mois passés à la présidence se caractérisent par une série d’échecs. Il ne sait pas tenir tête à son chef direct et finit par devenir le porte-parole du dictateur.
Saint Hervé M’Buy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire